Il faudrait un concile œcuménique ou une déclaration ex cathedra du pape pour régler définitivement la question (en supposant que les non-catholiques accordent de la crédibilité à l'un ou à l'autre), mais il est presque certain que cela n'arrivera jamais.

Le premier problème à résoudre est de savoir comment prouver, après une absence de tant de siècles, que l'œuvre en question est bien celle d'un apôtre ou d'un homme apostolique. Ce problème est en soi insurmontable. Il n'y a aucun moyen pour nous aujourd'hui d'établir que l'œuvre est authentique.

L'Église primitive a jugé quels livres étaient apostoliques et lesquels ne l'étaient pas sur la base de ceux qui lui avaient été transmis comme apostoliques par la tradition ecclésiastique. Les livres qui avaient été largement transmis comme apostoliques ont été considérés comme tels lorsque le canon a été fixé à la fin des années 300.

Mais par définition, nous ne pourrions pas appliquer ce test à un manuscrit que nous venons de déterrer. Il est difficile d'imaginer des preuves qui pourraient démontrer de manière concluante qu'il a été écrit par un apôtre plutôt que par quelqu'un qui prétend être un apôtre. (Il y avait de tels individus au premier siècle, et Paul a dû mettre en garde contre eux et donner à son public un moyen de savoir si ses lettres étaient authentiques ; cf. 2 Th 2:2, 3:17).

Le livre devait être inconnu à l'époque où le canon a été fixé dans les années 300, parce qu'un jugement négatif a été rendu à cette époque sur tous les livres qui étaient connus et qui n'étaient pas identifiés comme des Écritures. Les livres non inclus dans le canon par les Pères des années 300 étaient rejetés comme non canoniques, ce qui signifie que notre manuscrit nouvellement découvert aurait dû être perdu avant cette époque.