Plus loin dans ce chapitre, Jésus dit : "Celui qui ne croit pas est déjà condamné" (Jn 3,18). Presque personne ne pense que toutes les personnes (y compris les enfants en bas âge et les personnes gravement retardées) qui meurent sans foi personnelle sont condamnées à l'enfer, mais nous n'en concluons pas pour autant que Jésus ne parlait pas vraiment de la foi. Deux questions se posent ici : le sens littéral et le sens absolu d'une affirmation.
Pratiquement tout le monde admet que certaines personnes qui ne sont pas "nées de l'eau et de l'Esprit" (quelle que soit la manière dont on l'entend) peuvent quand même être sauvées. Vous admettez probablement vous-même des "exceptions". Vous n'avez pas échappé à cette difficulté, mais vous l'avez aggravée en concluant que Jésus parle d'autre chose que de l'eau littérale. (Remarquez d'ailleurs le contexte : Immédiatement après le discours de Jésus, les disciples se mettent à baptiser [Jn 3:22]).
Le même raisonnement s'applique aux déclarations de Jésus dans Jean 6, selon lesquelles ceux qui ne mangent pas sa chair et ne boivent pas son sang n'ont pas la vie en eux. La question de savoir si l'exigence est absolue est distincte de la question de savoir si elle est entendue littéralement. En résumé, le baptême et l'eucharistie sont normativement nécessaires au salut, mais pas absolument nécessaires.