En un sens, c'est le cas. Dans la mesure où l'on peut qualifier un corps ecclésial de chrétien, il s'ensuit qu'il doit s'en tenir aux principes fondamentaux concernant le Christ. (Cela ne signifie pas qu'un tel groupe est entièrement orthodoxe, mais seulement qu'il n'est pas hérétique au point de renoncer totalement au nom de chrétien).

Catholiques et protestants croient tous deux que le Christ est un vrai Dieu et un vrai homme. Tous deux croient que Jésus est la deuxième personne de la Trinité. Et tous deux croient à la naissance virginale et à la résurrection corporelle du Christ. Les catholiques et les protestants peuvent donc à juste titre être appelés chrétiens, même si, du point de vue catholique, les protestants sont hétérodoxes sur un certain nombre de points essentiels.

En même temps, il existe de nombreux groupes qui se disent chrétiens tout en niant les principes christologiques de base.

Les Témoins de Jéhovah, par exemple, affirment que Jésus n'est pas le Dieu tout-puissant, Jéhovah, mais Michel l'archange.

Les mormons nient que Jésus et le Père soient le même Dieu en deux personnes différentes.

En rejetant la réalité objective du monde matériel, les Scientistes Chrétiens répudient l'Incarnation telle que les Chrétiens l'ont traditionnellement comprise.

Il existe également des théologiens "libéraux" au sein de l'Église catholique et des confessions protestantes qui nient la divinité du Christ, sa naissance virginale et sa résurrection corporelle. Comme l'a fait remarquer le regretté Hans Urs von Balthasar à propos d'un certain théologien catholique "libéral", lorsque ces croyances christologiques fondamentales sont abandonnées, il est théologiquement incorrect de qualifier de chrétien celui qui les rejette.

Il est évident que nous, catholiques, ne pouvons pas interdire aux hétérodoxes de se décrire comme chrétiens, mais nous pouvons leur faire comprendre qu'ils ne croient pas à ce que l'Écriture et la Tradition nous disent sur le Christ.