Le "pari de Pascal", ainsi nommé parce qu'il a été conçu par le brillant philosophe catholique Blaise Pascal (1623-1662), est une méthode apologétique qui prend la forme d'un pari visant à amener les athées et les agnostiques à envisager la possibilité que Dieu existe et qu'il y ait un ciel et un enfer. La beauté du pari de Pascal réside dans le fait qu'il fait appel au principal dieu vénéré par les athées : leur raison. Le père Joseph H. Cavanaugh, C.F.C., explique dans son manuel d'apologétique, Evidence for Our Faith,
Pascal s'adresse à l'homme du monde qui considère que gagner de l'argent et se divertir n'est pas un moyen, mais le véritable but de l'existence. Même s'il refuse d'envisager son destin ultime, Pascal soutient qu'un tel homme ne peut éviter de parier sur celui-ci. En pratique, il doit tout miser sur l'une des deux propositions suivantes : soit (A) qu'il y a un but à la vie (Dieu nous a créés pour vivre avec lui) ; soit (B) qu'il n'y en a pas. L'homme ne peut pas refuser de parier car, ce faisant, il implique qu'il n'y a pas de but dans la vie.
Sous une forme ou une autre, l'égoïsme humain pousse toujours l'homme à tout miser sur B. Pascal tente de montrer qu'il est bien plus raisonnable - même du point de vue de l'intérêt personnel - de tout miser sur A. Si vous misez tout sur B et que A est la vérité, vous perdez un bien éternel. Mais si l'on mise tout sur A et que B est la vérité, on ne perd que quelques plaisirs temporels.
Pascal décrit les pensées de l'homme typique en ces termes : "Je ne sais ni d'où je viens ni où je vais. Je sais seulement qu'en quittant ce monde, je tomberai pour toujours soit dans le néant, soit dans les mains d'un Dieu irrité [Héb. 10:31]...". . . Et pourtant, j'en conclus que je devrais passer tous les jours de ma vie sans me préoccuper de ce qui doit m'arriver. Peut-être trouverais-je une solution à mes doutes, mais je ne veux pas m'en donner la peine. . . Je me propose d'avancer sans regard et sans crainte vers ce grand événement, affrontant la mort avec insouciance, toujours incertain de l'éternité de mon état futur" (Pensées III, 194). . . . En d'autres termes, Pascal estime que ce n'est pas seulement une tragédie morale, mais une faute intellectuelle que de parier sur B, c'est-à-dire de refuser de reconnaître un but à la vie. Il est persuadé que l'homme ordinaire aurait vite la foi s'il renonçait au plaisir. Il devrait au moins chercher la vérité. "Selon la doctrine du hasard, vous devriez rechercher sérieusement la vérité, car si vous mourez sans avoir adoré la Vraie Cause, vous êtes perdu. Mais, dites-vous, si Dieu avait voulu que je l'adore, il m'aurait laissé des signes de sa volonté. Dieu l'a fait (Rm 1,18-21 ; 2,14-16), mais vous n'en tenez pas compte. "