Absolument pas. La discipline, de par sa nature même, est une pratique modifiable qui est déterminée par ceux qui ont l'autorité de l'imposer. Le dogme, quant à lui, est une définition de la réalité surnaturelle objective et ne peut donc pas être modifié.
Le code de droit canonique dit ceci à propos de l'autorité du pape :
L’Évêque de l’Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d’une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l’Église tout entière sur cette terre ; c’est pourquoi il possède dans l’Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement.
Code de Droit Canonique - Canon N°331
Le « pouvoir ordinaire suprême, plein, immédiat et universel » comprend l'autorité disciplinaire. Si un pape précédent pouvait entraver l'autorité disciplinaire de ses successeurs en émettant un décret disciplinaire contraignant pour ses successeurs sous peine de péché mortel, alors on ne pourrait pas dire que le pape actuel a une pleine autorité disciplinaire sur l'Église.
L'autorité disciplinaire d'un pape donné prend fin à sa mort. Les successeurs peuvent choisir de continuer à promulguer les édits disciplinaires de leurs prédécesseurs parce que ces édits continuent d'être importants pour la vie de l'Église, mais ils ne sont pas tenus de le faire.