Il s'agit d'une histoire de prédication assez courante. Elle part du principe que lorsqu'un agneau s'égare, un berger le recherche et lui casse soi-disant la patte. Le but de la rupture de la patte était que le berger soigne l'agneau pour qu'il retrouve la santé, et qu'en soignant l'agneau, celui-ci devienne lié à lui et ne s'égare plus jamais. Les prédicateurs font généralement le lien avec le fait que Dieu permet que de mauvaises choses nous arrivent afin que nous nous tournions vers lui pour obtenir de l'aide et que nous devenions plus étroitement liés à lui.
En réalité, il n'existe aucune preuve qu'une telle pratique ait eu lieu parmi les bergers, et rien ne prouve qu'une telle stratégie produirait même le résultat escompté. Les moutons sont connus pour leur excellente mémoire ; il est tout à fait possible que l'agneau se souvienne de la personne qui lui a cassé la patte et qu'il ait perpétuellement peur du berger. Un autre problème de cette "méthode" est qu'elle laisse l'agneau complètement sans défense sans le berger. Si le berger devait déplacer rapidement le troupeau, il devrait abandonner l'agneau sans défense pour s'occuper de ses autres moutons, laissant l'agneau comme une "cible facile".
Les bergers ont l'habitude d'utiliser ce que l'on appelle un "frein à pattes". Il s'agit bien d'un frein, comme les freins d'une voiture, et non d'une jambe cassée. Il s'agit essentiellement d'un poids légèrement encombrant attaché à la patte d'un mouton qui aime vagabonder. Ce frein à la patte empêche le mouton de s'éloigner trop loin avant que le berger ne s'en aperçoive. Lorsque le mouton reste près du berger, il apprend à lui faire confiance et, en peu de temps, le frein à la patte est supprimé.