Tout d'abord, on n'est jamais obligé de dire à quelqu'un quelque chose qu'il n'a pas le droit de savoir. D'autre part, nous n'avons pas le droit de mentir. On dit parfois : "On ne doit jamais mentir, mais on n'est pas toujours obligé de dire la vérité" - ce qui signifie, bien sûr, qu'il y a des vérités que l'on n'est pas obligé de révéler.
Au lieu d'un mensonge, il convient d'utiliser une manière de parler qui ne permet pas de déceler la vérité mais qui n'est pas littéralement un mensonge. Cela inclut certaines conventions sociales bien acceptées comme, par exemple, le fait de dire à un appelant que quelqu'un n'est pas là ou ne peut pas venir au téléphone, ce qui signifie qu'il n'est pas disponible. Cela ménage les sentiments de l'appelant, qui n'a de toute façon pas le droit d'en connaître la raison.
En cas de danger extrême, face à quelqu'un qui a manifestement de mauvaises intentions, on peut tenir des propos matériellement trompeurs, mais même dans ce cas, on ne peut pas mentir. Dire aux fonctionnaires communistes que vous ne savez pas où se trouve la personne qu'ils recherchent n'est pas un mensonge, puisque leurs intentions sont injustes et qu'ils n'ont pas le droit de savoir ; et il y a aussi un sens dans lequel vous ne savez pas exactement où se trouve la personne dans le contexte de sa cachette. Ce cas ne s'applique pas seulement parce que nous ne voulons pas exposer la personne à la loi, mais seulement dans le cas où ceux qui la recherchent n'ont pas le droit de le faire.
Rappelez-vous également que dans ces cas difficiles, où une personne réagit immédiatement à une situation complexe sans beaucoup de réflexion, Dieu ne jugera certainement pas nos efforts avec sévérité, même si nous échouons quelque peu sous la pression. En d'autres termes, un mensonge de convenance dans une situation gravement difficile est très probablement un péché véniel, soit en lui-même, soit en raison du manque de liberté engendré par les circonstances.